- gourou
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• 1732; sanskr. gurúh « lourd, grave »♦ Dans la religion brahmanique, Maître spirituel. Le gourou d'un ashram.♢ (répandu v. 1960) Maître à penser; personnage médiatique dont l'avis fait autorité. Les gourous de la prospective. — REM. Pour une femme, on trouve une gourou.gourou ou gurun. m.d1./d Guide spirituel, en Inde.d2./d Fig., iron. Maître à penser.I.⇒GOUROU1, subst. masc.BOT. Synon. noix de cola. Il est de ces fruits âcres, amers, des pays chauds, — les gourous du Sénégal, par exemple, — détestables sous nos latitudes pâles, mais qui sont appropriés là-bas à certains états de soif ou de souffrance (LOTI, Spahi, 1881, p. 115).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1821 (Dictionnaire des sciences naturelles, t. XIX, p. 249 cité par R. ARVEILLER ds R. Ling. rom. t. 40, p. 459). Mot soudanais (FEW t. 20, p. 87a).
II.⇒GOUROU2, subst. masc.A. — [Hindouisme] Maître spirituel, précepteur religieux. Les maîtres des jeunes gens étaient (...) parfois des espèces d'anachorètes, assez ressemblants aux gourous du brahmanisme (RENAN, Vie Jésus, 1863, p. 102) :• ... Nobili s'astreignait à l'ascétisme outrancier des gourous indiens et des brahmes avec la persuasion que c'était là un heureux acheminement vers la révélation de Jésus-Christ.Philos., Relig., 1957, p. 4601.B. — P. anal. Maître à penser, animateur. Ils s'aidèrent l'un l'autre, lui comme élève, le docteur comme maître ou gourou, avec une fidélité que l'éloignement intermittent de l'élève rendit plus aisée (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 107). Le « patron » est l'âme de la boîte et de la bande. Il catalyse les tendances. Il est le meneur de jeu, le « gourou » (Candide, 17 oct. 1966, p. 51, col. 1).Prononc. et Orth. : []. Au plur. des gourous. Var. guru ds Lar. Lang. fr. Étymol. et Hist. 1732 (Trév. : Terme de Relation. C'est ainsi que les Indiens appellent leur Docteur, ou leur Père spirituel [...]. Ils donnent aussi ce nom aux Missionnaires Chrétiens). Empr. à l'hindi
, sanskrit gurúh « lourd, grave », correspondant au gr.
, lat. gravis (KLEIN, s.v. guru).
1. gourou [guʀu] n. m.ÉTYM. 1821; soudanais guru.❖♦ Noix de gourou, ou gourou : noix de cola.0 (…) on écrasait en marchant des morceaux de sel, des paquets de gomme, des dattes pourries, des noix de gourou (…)Flaubert, Salammbô, Pl., t. I, p. 948.————————2. gourou [guʀu] n. m.❖1 Maître spirituel, précepteur religieux, dans la religion brahmanique. || « Il était le dernier des grands gourous » (→ Ashram, cit. 1, Malraux).1 Les Sykes (Sikhs) ont du moins une grande affection pour la mémoire de leur Gourou, ou prêtre, Govind-Sing.V. Jacquemont, Correspondance, juin 1832, t. II, p. 299.2 Je peux ici, pour finir, répéter ma question du début : mais qui était M. Pouget ? Aujourd'hui où l'Inde est à la mode, on est assuré de se faire entendre si l'on parle de gourou. C'est bien en effet à l'un de ces maîtres spirituels que ce prêtre fait penser.Camus, Actuelles, in Essais, Pl., p. 1603.3 Elle a fini par trouver son gourou en la personne d'un Indien illuminé prêcheur qui lui fait faire des « rebirth » (renaissances).Ph. Sollers, Femmes, p. 206.2 (1946, Abellio, in T. L. F.; répandu v. 1960). Maître spirituel. || « Les grands sachems, les gourous et les bosses du parti démocrate » (Cl. Roy, in le Nouvel Obs., 10 juil. 1972, p. 24). || « Un animateur de la télévision, ni escroc, ni gourou » (le Nouvel Obs., 2 oct. 1972, p. 75). || C'est son gourou.REM. Dans les deux sens, on trouve la graphie guru [guʀu].
Encyclopédie Universelle. 2012.